Perito Moreno, Ruta 40, El Chalten, El Calafate, Rio Gallegos, Rio Grande, Ushuaia.
Après avoir passé la frontière Argentine à Los Antiguos, je rejoins rapidement la Ruta 40 au niveau de Perito Moreno, la ville, à ne pas confondre avec le glacier du même nom plus au sud, près d’El Calafate.
J’y retrouve le lendemain Andrzej, accompagné d’Oscar « El Turco » qu’il a rencontré au Chili. Oscar est Argentin, fait le tour de l’Amérique du Sud à moto et descend vers le sud jusqu’à Ushuaia.
Nous décidons donc de faire route ensemble, groupe improbable, un Polonais avec une 125 Honda, un Argentin aux lointaines origines Turques avec un 400 Honda et moi. Oscar ne parle pas un mot d’anglais, Andrzej, pas espagnol… Je jongle entre les deux et mélange un peu tout 🙂 mais c’est très sympa !

Oscar et Andrzej, réparation de crevaison, Perito Moreno, Argentine – 2014
Le démarrage est difficile… Oscar a crevé de la roue arrière, Andrzej peine à changer ses pesos Chiliens en Argentins et de mon côté impossible d’assurer la moto, je ne pourrai sûrement le faire qu’à El Calafate, 700 km plus au sud, ce qui ne me ravit pas !

La « Ruta 40 », Argentine – 2014
Après avoir fait quelques courses, nous partons finalement en fin de matinée. Ce premier tronçon de la Ruta 40, la « Cuarenta », comme on l’appelle ici est goudronné.

Le canyon de la Cueva de las Manos, Argentine – 2014
Après 70 km, nous la quittons pour une piste en « Ripio » (gravier) car Oscar nous emmène voir « La Cueva de las Manos », un site préhistorique où les premiers habitant, il y a près de 8000 ans ont décoré les falaises du canyon en projetant des pigments colorés autour de leurs mains. Celles-ci sont encore exceptionnellement bien conservées, c’est saisissant.

La Cueva de las Manos, Argentine – 2014
Je vous laisse trouver la main à 6 doigts sur la photo, véridique où plaisanterie préhistorique ? 😉
A moto sur la ruta 40, vidéo prise sur la piste de « ripio » entre « La cueva de las manos » et « Bajo Caracoles »
Retour sur la « Cuarenta » à Bajo Caracoles, un petit village avec un hôtel et une station service, nous refaisons les pleins, la prochaine station plus au sud est à 360 prochains kilomètres, il ne faut pas la rater !

Vent fort au programme sur la « Ruta 40 », Argentine – 2014
Oscar avait prévu de faire étape à Lago Posadas, mais c’est un détour de plus de 160 km de piste, avec Andrzej nous préférons continuer vers le sud, Nous convenons de nous retrouver le lendemain à El Chalten.

Oscar sur la piste, Argentine – 2014
Ce soir nous allons descendre jusqu’à Las Horquetas, qui se trouve à 130 km, et en cette fin de journée nous nous battons contre le vent sur cette portion de route, ma moto étant plus lourde et mieux protégée, je passe devant et Andrzej se cale juste derrière, car avec son 125 il subit fortement le vent.
Mauvaise surprise, Las Horquetas est fermée, l’estancia suivante ne peut pas nous accueillir et nous en indique une autre 30 km plus loin, en fait d’estancia 30 km plus loin c’est le début de la piste en ripio avec un panneau qui indique notre estancia à… 30km. Une fois parcourus ces 30 nouveaux kilomètres, il faut s’éloigner de la piste principale d’une dizaine de kilomètres pour une estancia qui est elle aussi fermée…

Stoppé par la nuit sur la « Ruta 40 », Patagonie, Argentine – 2014, photo Andrzej Miłosz
De nuit, sur la piste, il est préférable de ne pas insister, le vent est tombé, il ne fait pas trop froid, nous avons un ciel étoilé superbe et l’endroit se prête bien au bivouac, ce soir nous allons monter les tentes.
Le plus difficile est de trouver un bon endroit de nuit. Retour sur la Ruta 40 et nous nous posons aux abords de la piste principale.
Même si nous ne l’avions pas prévu, nous avons tout de même de quoi nous préparer à manger, il n’y a qu’au niveau de l’eau où nous sommes un peu légers et pas de rivière à proximité…
Mais avec nos 2 gourdes nous arrivons tout de même à préparer une soupe déshydratée, de la purée et du café pour le petit-déj le lendemain matin.

Bivouac sur la « Ruta 40 » entre Bajo Caracoles et Tres Lagos, Argentine – 2014
Le matin est superbe, le temps est calme, la lumière est belle, ce genre de bivouac vaut toutes les estancia d’Argentine 😉
Nous faisons une rencontre étonnante sur la piste, un tatou (Pitche) traverse devant nos roues et loin d’être effrayé, cet animal étonnant avec sa carapace poilue, ses minuscules oreilles et sa petite trompe se prête même à une longue séance photo avant de s’enterrer sous un petit buisson, il était peut-être aussi curieux que nous ?

Un tatou sur la « Ruta 40 », Patagonie, Argentine – 2014
Nous refaisons les pleins à Tres Lagos, quelques courses, de l’eau…, et reprenons la route vers El Chalten, où nous retrouvons le goudron et la pluie, avec un vent puissant, c’est une véritable tempête que nous affrontons, heureusement elle ne dure pas longtemps, le ciel reste très chargé et c’est magnifique pour les paysages…

A moto, sur la route d’El Chalten, Patagonie, Argentine – 2014

Paysage du lac Viedma aux environs d’El Chalten, Argentine – 2014
Mais du coup, nous ne verrons pas les aiguilles du Fitz Roy, qui resteront cachées dans les nuages, et nous ne retrouvons pas Oscar ce soir là, il faut dire qu’il avait une très grosse étape à faire pour arriver jusque là et avec le temps que nous avons laissé derrière nous, il s’est probablement arrêté plus tôt.

Paysage aux environs d’El Chalten, Argentine – 2014

Le massif du Fitz Roy dans les nuages, El Chalten, Argentine – 2014
Le lendemain départ sous la neige, qui par chance ne tient pas sur la route, puis beaucoup de vent sur la route d’El Calafate, le soleil finit par se montrer ce qui est très appréciable !
Dans cette région au climat rude, quand on évoque le vent, le froid, la pluie, les gens du coin invariablement répondent avec un petit sourire « ¡ Es Patagonia ! »

Vue panoramique du glacier Perito Moreno, El Calafate, Argentine – 2014
Ce matin nous avons décidé d’aller voir le glacier Perito Moreno, et nous partons… sous la neige, ça devient une habitude, l’avantage c’est que ça ne dure pas, quelques kilomètres avant le glacier le soleil se montre, puis nous y arrivons de nouveau sous la neige… Une éclaircie nous laissera le temps de quelques photos, à la perturbation suivante, nous battons en retraite à El Calafate.

Le glacier Perito Moreno, El Calafate, Argentine – 2014

Formations glaciaires, Perito Moreno, El Calafate, Argentine – 2014
Il me faut absolument assurer la moto ici, les régions que nous venons de traverser sont quasi désertes, mais pour la suite c’est indispensable.
Mes premières démarches échouent, et le dernier bureau me dit ne pas assurer les motos, j’insiste un peu en expliquant qu’avant le départ, j’avais été en contact avec une société d’assurance Argentine, Seguros Rivadavia, plutôt localisée dans le nord du pays, mais qui pouvait m’assurer, et à ce nom le visage de l’employée s’éclaire et elle me dit : « Nous sommes agent Rivadavia ».
Ouf, je vais avoir mon assurance !

Paysage du parc national « Los Glaciares », El Calafate, Argentine – 2014
Nos routes se séparent avec Andrzej, il descend sur Puntas Arenas au Chili pour vendre sa moto, et de mon côté je file plus directement sur Ushuaia en passant par Rio Gallegos.

Un ponton sur le Rio Gallegos au petit matin, Argentine – 2014
Je quitte l’Argentine provisoirement, me revoilà au Chili
Quelques kilomètres après le ferry qui traverse le détroit de Magellan, je m’arrête faire des photos de l’estancia Springhill, une ancienne demeure bâtie en 1890 et qui trône encore fièrement au milieu des pâturages de Patagonie, j’y fais la connaissance de jimi qui habite juste à côté, il m’invite à boire un café et me parle de la vie d’éleveur qu’il mène ici. Une existence rude et austère rythmée par le travail dans les champs et l’élevage des moutons.

L’estancia Springhill,Patagonie, Chili – 2014
Il n’y a pas d’électricité à l’estancia et le smartphone se recharge sur une batterie de tracteur équipée d’un convertisseur 220 volts, mais cela a permis de rompre l’isolement absolu de l’endroit et il est fier de pouvoir montrer son travail d’éleveur sur sa page Facebook.

Jimi, éleveur de moutons en Patagonie, Chili – 2014
J’aime ces rencontres simples et sincères qui donnent tout son sens au voyage, je resterais bien encore un peu, mais il me faut reprendre la route…
Aujourd’hui, le vent est de la partie et lui et moi allons lutter une bonne partie de la journée. Je retrouve une piste de ripio (gravier) jusqu’au poste frontière de San Sebastian.

Ushuaia, plus que 576 kilomètres, Patagonie, Argentine – 2014
En fin de journée, je continue à jouer à saute-frontière, bye-bye Chili, et retour en terre de feu Argentine, Rio Grande sera ma dernière étape avant Ushuaia.

Arrivée à moto à Ushuaia, Argentine – 2014
Ushuaia, c’est surtout le mythe du nom, le charme de la ville est assez limité, constructions un peu anarchiques, quelques épaves de voitures qui rouillent tranquillement…

Le Saint Christopher échoué dans la baie d’Ushuaia, Argentine – 2014

Ushuaia, la fin del mundo, Patagonie, Argentine – 2014
Mais c’est un vrai rêve de motard d’aller ainsi au bout du monde à moto !

Le phare « Les éclaireurs », canal de Beagle, Ushuaia, Argentine – 2014
Salut Christophe,
Super blog que tu tiens là!
Je suis en train de faire un tour de l’Amérique du Sud à moto avec un ami. Partis de Guyane francaise, on a traversé le Brésil et on est maintenant en Argentine. On devrait quitter Buenos Aires dans quelques jours pour la Patagonie: On va descendre par l’Est et remonter par la route 40 jusqu’à Santiago. La grande question: où trouver une carte des stations essence dans ce coin? Vu qu’on a pas une autonomie de fou (12 L avec l’une des deux), on va travailler un peu mieux l’itinéraire que d’habitude…!
Merci d’avance pour ta réponse, ciao!
Salut Pierre-Louis,
Merci pour ton message, je t’avoue que je n’avais pas de carte des stations en Argentine, j’avais la chance d’avoir une autonomie très confortable de près de 800 km avec mon 650…
Mais si vous descendez par l’est, vous allez prendre la Ruta 3 et de ce côté là tu trouves des stations/relais pour te ravitailler assez régulièrement tous les 100/150 km.
Après plus au sud, en descendant vers Ushuaïa, elles peuvent parfois être un peu plus espacées, mais si vous embarquez un bidon de 5l par sécurité, ça devrait aller. De toute façon, le mieux est de se renseigner auprès des gens du coin sur les prochaines possibilités de ravitaillement.
Sur la Ruta 40, par contre tu peux avoir des distances plus importantes sans ravitaillement, la plus longue portion que j’ai rencontrée, environ 360 km, se trouvait entre Bajo Caracoles et Tres Lagos.
Bonne route et n’hésites pas si tu as d’autres questions.
Christophe
quelques rencontres, des paysages de folie et la route qui te sourit ! excellent 😉 bonne continuation Cris.
Salut,
Encore une fois tu nous mets des images fantastiques plein les yeux !
Merci pour ce beau voyage que tu nous fais partager !
À bientôt
Bises
Sonia
Bonjour Christophe,
Tes photos sont magnifiques , quel beau voyage encore. Merci de nous faire partager cette aventure.
Thierry
Toujours aussi bluffée par tes photos et tes commentaires. Bravo l’artiste et bonne continuation de voyage.
Danièle
poupoumpidou !! bravo, merci pour le partage.
bah maintenant pour le cap cela ne va plus être bien difficile 😉
peux tu me confirmer la réunion moto du nouvel an à Ushuaia ? je n’ai pas eu de réponse sur HU.
A plouche, gaffe sur la piste
Merci Yves, je ne suis pas au jus pour Ushuaia, je ne peux pas t’en dire plus…
Et de ton côté, tu dois être en train de mettre le dernier clou sur la caisse 😉
Bonjour Yves, bonjour Christophe,
si je peux me permettre une petite question. J’ai cherché pour louer une moto au Pérou, cet été, pour un mois … Ca coûte un bras 😉 environ 2000€ pour un trail 600 Kawa.
Je m’interrogeais pour faire transporter ma moto au Pérou. Je lis qu’Yves est en train de planter les derniers clous sur sa caisse 🙂 Si je comprends bien, vous mettez la moto en caisse (caisse que vous avez fabriquée ou achetée) (j’imagine aussi qu’elle doit être sans aucun liquide (freins, huile, essence)). Ensuite, vous vous êtes adressés à un spécialiste du fret (aérien ?) ou vous l’avez déposée chez un transporteur local en lui disant … direction Lima ? Quel est le coût ?
Ensuite, arrivé à Lima, les papiers de passage en douane ? c’est compliqué (je n’aimerais pas y passer une semaine sur un séjour de 4 ;-)). Ensuite, la caisse de transport, qu’en faites-vous car elle sera nécessaire pour le retour ?
Merci par avance pour vos réponses et bonne continuation Christophe, et bon voyage Yves.
Christian
Bonsoir christian
En fait je n’expédie pas en caisse mais j’accompagne ma moto en RO-RO soit 25 jours de mer.
A ma connaissance si pour une expédition par avion on vous demande autre chose que de vider le réservoir et déconnecter la batterie c’est que votre intermédiaire n’y connait rien (ou veut un bakchich).
Je pars plusieurs mois et vendrai la 1150 sur place car effectivement les motos sont sur-côtées et elle sera trop kilométrée pour que ce soit intéressant (140000 à ce jour)
Cordialement.
Bonjour Yves et merci pour ta réponse.
Effectivement, 25 jours de traversée en cargo mixte, c’est un peu long pour ce que j’envisage 🙂
Merci pour les infos et bon voyage.
Christian
Salut Christian
Pour ma part, j’ai envoyé la moto en caisse au départ de Marseille, en camion jusqu’à Barcelone, puis bateau vers Lima via un transitaire qui fait du groupage pour remplir des containers.
Tu peux voir la préparation de la caisse ici, au niveau des contraintes, il faut vider le réservoir d’essence et débrancher la batterie.
Le coût total de l’expédition est de 1500 euros (1200 en France et 300 à Lima), incluant toute la paperasse, la manutention, un agent sur place pour effectuer la sortie de l’entrepôt, offrir un repas au resto au douanier en chef 😉
Ce n’est pas forcément très compliqué, mais il y a beaucoup d’intervenants, il faut faire certifier les documents chez un notaire, ce n’est pas très long mais cela implique des déplacements et puis on ne te donne pas toutes les infos au départ, donc 3/4 jours sur place paraissent le minimum pour effectuer toutes les démarches.
Pour un mois,je pen se qu’il vaut mieux privilégier la location…
J’avais effectivement prévu de conserver ma caisse… mais avec leur entrepôt hyper sécurisé où tu ne peux pas rentrer, et la livraison de la moto dans le stress 1/4 heure avant leur fermeture pour le week-end sur le parking, le tout dans la zone portuaire de Callao, réputée craignos et où il ne faut surtout pas mettre les pieds… j’ai rapidement abandonné l’option de la réutiliser…
Pour le retour, je suis en train de voir pour la rapatrier depuis Buenos Aires, Je pourrai t’en dire plus dans quelques semaines.
Christophe
Bonjour Christophe et merci pour ta réponse.
Après avoir posté mon message, j’ai vu ta rubrique 🙂 Très bien faite. Excellent l’astuce du cric 🙂
Concernant les paperasses à l’entrée dans le pays, c’est ce qui me fait peur. Cela peut-être chronophage 🙁 Il y a une dizaine d’années, j’avais envisagé d’envoyer ma moto au Québec, pour un périple d’un mois aussi. J’avais reculé à cause de cela.
Je te souhaite une bonne route.
Christian
PS ; ma femme trouve tes photos superbes (moi aussi d’ailleurs ;-))
Bonjour Christophe,
toujours d’aussi belles photos et un très beau périple. cela donne envie pour cet été 😉
Bonne route
Christian
Merci Christian,
Ravi de te donner des envies de voyages 😉