Voici quelques news de la suite de notre périple à moto au Pérou…
Nous avons quitté Lima lundi matin (21 juillet) toujours dans la grisaille sans trop d’encombres. Nous partons en direction du Nord pour rejoindre la Panaméricaine qui descend des Etats Unis et file vers le Sud en traversant l’Amérique du Sud. Il y a beaucoup de trafic mais finalement l’hôtel était bien situé et nous ne tardons pas à sortir du cœur de cette ville immense qui fait quasiment 100 km du Nord au Sud. Chupete (c’est le nom que nous avons donné la moto) nous fait quelques misères, elle ne tient pas le ralenti et cale à chaque baisse de régime.
Direction le Sud du pays par la côte. Il y a beaucoup de trafic sur la panaméricaine et le paysage est sans grand intérêt. Une fois sortis de la périphérie de Lima, l’environnement est très sec, sans arbre. Seuls quelques petits villages éparpillés donnent un semblant d’âme. On sent que la misère est bien présente aussi en dehors de Lima. Les stations service nous permettent de boire un café et de faire une halte pipi (si on est pas trop regardant !). Nous faisons notre première halte à Paracas avec le soleil, une station balnéaire très touristique (un peu notre Cap d’Agde à la sauce péruvienne) mais l’hiver on ne se marche pas dessus. Nous nous offrons un resto de poissons, le lieu s’y prête. Au menu un « ceviche » bien sûr puis une sole.
Les gens du coin nous déconseillent de rejoindre Cuzco par l’itinéraire que nous avions envisagé. La route n’est pas très bonne puis devient de la piste et surtout il n’y a quasiment pas d’endroits où dormir sur l’itinéraire. Nous décidons de suivre leurs conseils en descendant un peu plus vers le Sud avant de tirer plein Est. Notre deuxième étape se situera donc à Nazca. Nous continuons sur la Panaméricaine, nous rencontrons de plus en plus de camions et de moins en moins de villages. Nous passons plus de 70 km sans rien, nada, pas de station, pas de boui-boui au bord de la route pour manger un morceau et un paysage de terre et de cailloux. Nous nous approchons de Nazca (600m d’altitude) et voyons les avions survoler le site des lignes de Nazca,
ce sont des géoglyphes géantes qui représentent des animaux et les géologues ne sont pas encore parvenus à trouver leurs origines mais il semblerait qu’elles datent de 900 avant J.C.. On ne les distingue que par les airs.
Mercredi matin, fini la Panaméricaine et direction plein Est vers les montagnes. Il fait très beau, tant mieux pour nous. Pendant les premiers 2000 mètres nous sommes dans des sommets désertiques, pas d’herbe, pas d’arbre.
La route tourne beaucoup mais elle est en bon état et on ne voit guère plus que des camions et quelques bus. En 2 heures de route nous atteignons notre premier col à 4390m, puis l’altiplano.
Chupete tient le choc, nous craignions qu’avec sa fâcheuse tendance à caler l’altitude ne lui soit pas favorable mais elle semble apprécier ce changement de rythme.
Nous sentons la fraîcheur, on met une couche de plus. Nous apercevons des vautours, des ânes et des sortes de bestioles à mi-chemin entre le lama et la biche : des vigognes. Nous croisons aussi quelques troupeaux d’Alpagas.
Puis nous redescendons un peu pour nous poser à Puquio, une petite ville rurale à 3300m. Le passage du col s’est bien passé mais on souffre tous les 2 du mal de tête.
On va faire des étapes courtes qui nous permettront de profiter du paysage et de faire halte assez tôt afin de nous imprégner également de la culture locale et faire quelques rencontres. Ici tout le monde est habillé en tenue péruvienne locale y compris les enfants.
Le chapeau est sur toutes les têtes. Les femmes sont vêtues de tenues très colorées avec un pantalon (sorte de collant en laine), une jupe ample qui descend jusqu’aux genoux, un pull et un espèce de sac coloré qu’elles portent dans la dos et noué devant pour porter les enfants ou les courses. Nous éveillons la curiosité de trois papis alignés sur un banc sur la place de village. Ils nous demandent d’où on vient, où on va et qu’est-ce qu’on cherche à Puquio, quand on leur répond « nada » ça les fait rigoler. Ils nous disent qu’il fait très froid et nous demandent si on a un « pantalon dé dormir », à traduire : un sac de couchage. On a dû les amuser pour les semaines à venir.
Effectivement il fait très frais. Dans chaque petite ville la configuration est la même : une place avec d’un côté l’église et de l’autre l’hôtel. Il n’y a pas de chauffage et à plus de 3000 mètres l’hiver c’est plus que juste. Nous avions 3 couvertures à notre lit et nous n’avons pas tardé sous la douche !
Jeudi matin nous avons quitté cette petite ville sympathique pour nous continuer notre route vers les sommets. Il fait soleil mais beaucoup de vent. Nous passons un nouveau col, il y a de la glace sur le bord de la route, même avec le soleil, à ces altitudes là ça ne dégèle pas. Nous avons froid, le vent est glacial, heureusement que le soleil nous accompagne. Le paysage change : un peu plus de plantes (sèches), de gros cailloux et quelques ruisseaux.
Nous faisons environ 100 km sur un plateau entre 4000 et 4500m. C’est très beau. Des lacs d’une couleur cristalline avec en fond les sommets enneigés de la Cordillère des Andes. Il y a beaucoup de troupeaux de lamas avec une laine bien blanche, des pompons colorés accrochés aux oreilles et un ruban rouge sur le dos. Dommage qu’il fasse si froid, nous ne pouvons pas nous arrêter aussi souvent que nous l’aurions souhaité. Le froid nous saisit et nous faisons une halte pour manger une soupe dans un boui-boui au bord de la route où nous conservons tout notre équipement de moto pour manger tellement il fait froid.
Même à ces altitudes, les gens vivent sans chauffage. Le froid conserve mais à ce stade on doit presque en devenir immortel ! Nous descendons de nos montagnes et nous posons dans la vallée pour la nuit. La température est nettement meilleure et on a presque une impression de chaleur alors que nous sommes quand même à 2700m et que c’est l’hiver.
Vendredi nous quittons la vallée avec un temps gris. Au bout de 50 km, il pleut. Nous décidons d’avancer jusqu’à Abancay (dernière ville importante avant les montagnes qui conduisent à Cuzco).
La pluie continue et nous décidons de faire une halte car ici la pluie devient très vite de la boue et il n’est pas raisonnable de s’engager dans les sommets avec les intempéries.
Samedi matin nous quittons Abancay avec le soleil, ouf ! Direction les derniers sommets avec Cuzco (Cusco).
Le paysage n’est pas le même que sur les hauts plateaux, c’est beaucoup plus vert avec des sapins et une végétation beaucoup plus dense. Il fait froid mais soleil et pas de vent et nous passons les cols sans encombre en profitant de la vue sur la Cordillère des Andes enneigée.
Quand nous redescendons dans la vallée la route est en travaux sur quelques km, nous sommes arrêtés plusieurs fois pendant quelques dizaines de minutes et nous suffoquons avec notre équipement pour le grand froid. Ici il y a des palmiers et des papayes. Nous mangeons de la poussière durant toute cette zone où les autobus et minibus se bousculent pour décharger leur flot de touristes à Cuzco. Nous atteignons Cuzco dans l’après-midi, c’est une très grande ville avec un centre historique très riche en patrimoine mais une banlieue extrêmement pauvre. Avant d’atteindre le centre nous traversons des zones où les gens démunis et les animaux se partagent les ordures qui ne sont pas collectées. Çà dénote avec le centre ville où des hôtels luxueux se côtoient pour accueillir les nombreux touristes venus ici, point de départ pour le Machu-Picchu.
Cuzco est une ville agréable même si dès 16h elle ne voit plus le soleil car elle est entourée de montagnes et le soleil est passé derrière. Beaucoup d’artisanat, d’églises, de ruines inca. Les rues pavées d’époque ont beaucoup de charme. Nous allons nous y poser la semaine et vadrouiller dans les environs.
Voilà pour les news. Bon courage à ceux qui bossent et bonnes vacances aux autres.
A bientôt.
My et Chris