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Voyage à moto au pays de la reine de Saba

Au bout de la piste, la frontière avec l'Ethiopie, Soudan, février 2000

Au bout de la piste, la frontière avec l'Ethiopie, Soudan, février 2000

Un périple à moto de France jusqu’au Yémen sur les routes de l’encens.

6 mois de voyage en Suzuki 800 DR, à travers Turquie, Syrie, Jordanie, Egypte, Soudan, Ethiopie, Djibouti et Yémen. Un voyage réalisé de octobre 1999 à avril 2000.

Voici le lien pour accéder au site principal du voyage

Le choix de la moto :

Ne disposant que d’assez peu de temps de préparation pour ce voyage (environ 3 mois), je me suis à l’époque tourné spontanément vers une machine que je connaissais bien pour l’avoir déjà utilisée sur des raids (raid de l’amitié au Maroc) ou en voyage (Maroc, Italie, Turquie, Syrie), j’avais revendu mon 750 DR quelques années auparavant avec 79000 km au compteur, cela met en confiance !

Suzuki 800 DR

Le Suzuki 800 DR que j’ai pu acquérir affichait peu de kilomètres (22500 km, modèle 93) et surtout était en excellent état.
L’engin semblait ne pas avoir été « maltraité », le bloc n’émettait aucun bruit mécanique suspect et la partie cycle n’avait jamais roulé hors bitume. Le seul problème constaté était un point dur au niveau de la direction, mais c’était un peu la maladie des Big DR. Rien d’inquiétant donc !

Tableau de bord

L’un des gros atouts de cette moto réside selon moi dans ses aptitudes à affronter la piste, attention je n’ai pas dit que c’est un modèle destiné à l’enduro, loin de là, mais je crois que c’est avant tout une moto extrêmement polyvalente qui permet de rouler chargé, en duo, en tout-terrain dans de bonnes conditions.

La préparation :

Pour moi la meilleure des préparations reste la plus simple, dans cet esprit j’ai conservé sur la moto le maximum de pièces d’origines.
La base va consister à démonter entièrement la moto et à la remonter en vérifiant toutes les fixations, j’utilise du frein filet léger sur une grande partie de la visserie.

Eclaté de moteur de Suzuki 800 DR

Partie cycle : Vidange de fourche avec une huile un peu plus épaisse que celle préconisée d’origine, remplacement des roulements de direction ; toute la suspension AR est démontée, graissée et sa visserie resserrée à la clé dynamométrique. Je rajoute également un compteur électronique de type VTT afin de disposer d’un deuxième trip.
Le travail sur le moteur se limite à une vidange, changement du filtre à huile, tension de la chaîne des balanciers d’équilibrage, contrôle du jeu aux soupapes, nettoyage du filtre à air et changement de la batterie.
Changement, bien sur, des plaquettes de frein AV/AR, remplacement du liquide de frein et montage d’une transmission secondaire neuve.
Je change le guidon d’origine par un modèle alu renthal, qui à mon goût, procure une meilleure position de conduite et bien sur une bien plus grande résistance en cas de chute.

Le plus gros « morceau » consiste dans la fixation du porte bagage,la base sera un modèle grand-raid Bottelin Dumoulin modifié et renforcé sur lequel seront fixées 3 sacoches de marque Nonfango qui s’avéreront vraiment d’une grande résistance tout au long du voyage. Par contre ce porte-bagages du fait de sa largeur assez réduite m’oblige à revoir tout l’échappement.

Détail du frein arrière

D’origine le 800 intègre un système d’échappement à double silencieux très compliqué, mais surtout très lourd. La solution qui s’impose est de remplacer l’ensemble par un collecteur de 750 sur lequel vient simplement s’emmancher un embout silencieux inox assagi au point de vue bruit. Le résultat est très satisfaisant du point de vue poids et encombrement car il s’intègre parfaitement sous le porte-bagages. Pour ce qui est des bagages et du chargement, je fixe sur le Bottelin Dumoulin un top case ainsi que deux flat case. Pour l’avant un tapis et une sacoche de réservoir Bagster compléteront l’ensemble. Au niveau des pneus, mon itinéraire de base intégrant beaucoup de route, mon choix se porte sur un train de T66.

Soudan, la moto chargée sur la piste

Bilan :

Peu de problèmes, au final, au cours de ces 23500 km, des vidanges régulières, un changement de filtre à huile toutes les 2 vidanges, une tension régulière des balanciers, ont maintenu ce moteur en parfait état. Le bloc de ce 800, qui affiche aujourd’hui 80000 km, fonctionne toujours parfaitement.

Détail du frein avant

Mes pneumatiques eux par contre ont beaucoup plus souffert, je ne les avais pas prévus pour traverser le Soudan, l’Ethiopie. Les gros losanges du T66 AR se détachent en laissant apparaître la corde à mon approche de Djibouti, je crois qu’ils n’auraient pas fait 200 km de plus.

Djibouti, fut aussi l’occasion de changer la transmission également laminée par les pistes africaines. J’ai eu par contre quelques soucis avec la batterie, la rigueur de l’hiver syrien m’a contraint, avec de l’aide bien sûr, à quelques poussettes matinales ; mais bon tout rentrait dans l’ordre dès que le mercure remontait. A signaler également quelques problèmes d’alimentation en essence lors du passage en réserve, mais rien de grave au final.

Sinon, mis à part une casse (prévisible) du guide-chaîne et la rupture d’une fixation de pot sur le chemin du retour en Turquie, pas d’ennui majeur.

Le bilan est très positif, car pour un coût très abordable (16000 francs en 1999), cet engin présente vraiment un rapport qualité/prix/plaisir exceptionnel pour ce lancer dans ce genre d’aventure, je dois avouer que cette moto m’a vraiment permis de profiter de ce voyage pleinement.

Le 800 DR en quelques chiffres :

Cartes utilisées :

La carte du voyage :

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