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Bolivie, la ruta del Che, Sucre, Potosi

Monument à la mémoire de Che Guevara, La Higuera, Bolivie - 2014

Monument à la mémoire de Che Guevara, La Higuera, Bolivie - 2014

Cochabamba, Samaipata, la ruta del Che (la route du Che), La Higuera, Sucre, Potosi

Le colis, avec mon nouveau filtre à essence, que j’attends en poste restante à La Paz n’arrivant pas, j’ai décidé de reprendre la route, je vais modifier un peu mon parcours et je remonterai à La Paz le récupérer avant de passer au Chili.

Pas de souci pour faire le plein de d’essence ce matin, j’ai trouvé une petite station sans informatique, à l’ancienne, et aucun problème !

En route sur l’altiplano, Bolivie – 2014

Je pars donc vers l’est du pays pour la ville de Cochabamba, 400 km sur l’altiplano avant de redescendre à une altitude plus clémente, je pensais n’y faire qu’une étape rapide, c’était sans compter avec « El dia del peaton »…

La gardienne de la cochera (parking), avait bien insisté pour que je vienne récupérer ma moto avant 8 heures car après, disait elle, je ne pourrais plus rouler, j’ai donc imaginé que le centre ville était bouclé le lendemain.

Je me suis donc exécuté, et malgré ce, au moment de quitter la ville, surprise pas un véhicule dans la rue, à un premier barrage les policiers, des motards, ont compris la situation et m’ont laissé passer en me disant d’y aller doucement…

Graphe dans la calle Espana de Cochabamba, Bolivie – 2014

C’est en approchant de la sortie de la ville que ça n’est plus passé, nouveau barrage de police, ils avaient des consignes strictes ce qui est normal, ils m’ont expliqué que c’était une manifestation nationale qui touchait La Paz, Sucre, Oruro, Tarija, Santa-Cruz et Cochabamba (qui en organise 2 autres localement en plus) et qu’il m’était impossible de rouler ni de quitter la ville,

J’ai donc du patienter au commissariat de la sortie sud de la ville jusqu’à 18h… 😉

Mais tranquille, ils étaient sympas et curieux, j’en ai profité pour vérifier un peu la moto, faire la tension et le graissage de la chaîne, travailler sur la suite du parcours…. Heureusement que les guides Argentine et Chili sont épais…

En tout cas, c’est super de voir la ville sans voitures… c’est une excellente initiative, tout le monde est dans la rue, les gamins jouent tranquillement et les vélos sont de sortie.

El dia del peaton, Bolivie – 2014

J’ai pu voir dans la presse quelques jours plus tard que le président Bolivien, Evo Morales, souhaitait proposer cette initiative à l’ONU, pour en faire une manifestation mondiale.

Et le lendemain matin, tout était redevenu normal, les marchés avaient envahi la rue, les taxis et les micros s’arrêtaient n’importe où créant des embouteillages monstres, une manif bloquait le centre ville… la routine !

Nuages sur les crêtes entre Cochabamba et Samaipata, Bolivie – 2014

Je pars donc en direction de Samaipata, par l’ancienne route dont une grande partie est en fait de la piste qui traverse une série de massifs montagneux.

C’est également la première occasion de sortir les outils, pas pour moi, mais pour un Bolivien à moto dont la chaîne a sauté, et à peine réparé il a filé comme s’il avait le diable à ses trousse en me lançant « Muchas gracias ».

Je croise aussi la route d’un Brésilien qui fait un grand tour d’Amérique du sud à moto, nous échangeons nos coordonnées et faisons quelques photos, mais sans trop s’éterniser car l’air de rien, il nous reste à tous les deux encore pas mal de chemin à faire.

Rencontre sur la piste, Bolivie – 2014

La piste serpente à travers un massif montagneux, et les quelques cols qui restent à passer sont dans le brouillard, finalement j’arrive à Samaipata à la nuit.

Passage de col dans le brouillard, Bolivie – 2014

C’est un petit village paisible, dans une région rurale et à 1600 m d’altitude sur les contreforts de la cordillère orientale, il bénéficie d’un climat particulièrement agréable.

La maison aux cochons, Samaipata, Bolivie – 2014

Le village est devenu une étape sur le chemin des gringos, grâce au site pré-inca « El Fuerte » situé à quelques kilomètres. La fonction de ce site divise encore, certains y voient une place forte, d’autres un site destinés à des sacrifices, mais beaucoup viennent ici pour le magnétisme qui se dégagerait de l’endroit.

Le site est superbe, situé au sommet d’un montagne, il offre des points de vue époustouflants sur les alentours.

Le site pré-inca, el Fuerte de Samaipata, Bolivie – 2014

J’ai décidé ensuite de descendre vers le sud en empruntant la ruta del Che, cette appellation désigne en fait tous les endroits où Ernesto Che Guevara s’est rendu entre Vallegrande et La Higuera lors de sa tentative de révolution en Bolivie.

La ruta del Che, Bolivie – 2014

Pour ma part, je n’ai fait que la piste partant de Vallegrande pour aller passer la nuit à la Higuera, qui est l’endroit où il a été amené, blessé, après avoir été capturé par l’armée Bolivienne (à l‘époque sous influence de la CIA), puis exécuté sommairement le 9 octobre 1967.

Ernesto Che Guevera, La Higuera, Bolivie – 2014

Le village est encore aujourd’hui extrêmement reculé, on y accède par une petite piste de 15km à l’écart de la piste principale après le village de Pucara et il n’y a pas grand chose là bas, deux auberges, une épicerie, une école, un bar restaurant, la salle où il a été détenu et exécuté a été transformée en musée.

Alojamiento comunal (auberge communale), La Higuera, Bolivie – 2014

J’ai dormi à l’auberge communale), dans l’école, qui propose un hébergement sommaire, douche froide comprise… pour 20 Bs et pour manger, Irma, qui tient la « Tienda la Estrella » juste à côté peut préparer un plat de papas plus arroz (patates et riz), avec un morceau de viande.

Tienda la Estralla, La Higuera, Bolivie – 2014

Irma a 70 ans aujourd’hui, elle en avait 20 à l’époque de la révolution du Che, et a vécu tous les événements qui se sont déroulés dans le village, sa voix se charge encore d’émotion lorsqu’elle en parle.

Elle raconte qu’en fait, à la Higuera, personne ne connaissait le Che, les villageois ont appris qui il était lorsque les militaires l’ont amené au village. Et après cet épisode tragique, les militaires se sont installés durablement autour de la Higuera, imposant des règles strictes aux villageois ce qui a provoqué l’exode de beaucoup d’entre eux et le déclin du village.

Ces événements ont grandement bouleversé la vie du village, qui était encore plus difficile d’accès qu’aujourd’hui, à l’époque il n’y avait pas de piste, on n’accédait au village qu’à pied, à cheval où avec des mules.
Mario, un agriculteur m’expliquait qu’aujourd’hui 100 personnes environ y vivent à l’année, mais que les jeunes ne restent pas et préfèrent aller tenter leur chance à Santa-Cruz.

Le lendemain, La Higuera est dans les nuages, il a plu pendant la nuit et en quittant la ruta del Che, je reprends la piste en direction de Sucre dans le brouillard, j’ai même trouvé de la pluie au passage des cols mais heureusement cela n’a pas duré car Chupette n’est pas du tout chaussée pour la boue !

Après environ 140 km de piste, je retrouve une excellente route goudronnée jusqu’à la ville blanche.

Sucre, vue depuis les toits, Bolivie – 2014

Les arcades de la calle San Alberto, Sucre, Bolivie – 2014

La calle Ortiz, Sucre, Bolivie – 2014

Je suis donc arrivé à Sucre le jeudi soir et dès le vendredi, la ville s’apprêtait à célébrer la Virgen de Guadalupe (La vierge de Guadalupe) : donc défilés, danses et fanfares au programme !

Regards d’enfants, Sucre, Bolivie – 2014

Défilés pour la fête de la Virgen de Guadalupe, Sucre, Bolivie – 2014

Danses pour la fête de la Virgen de Guadalupe, Sucre, Bolivie – 2014

Clochers du convento de San Felipe Neri, Sucre, Bolivie – 2014

La fanfare au grand complet, Sucre, Bolivie – 2014

 

et deux vidéos pour donner une idée de l’ambiance en ville

 

Un peu plus au sud mais à 4000 m d’altitude, je rejoins la ville minière de Potosi, dominée par le Cerro Rico (La montagne riche, 4782 m). Cette ville qui à fait la richesse de l’empire espagnol grâce à ses mines d’argent, à gardé de belles traces de ses splendeurs passées.

Potosi, le Cerro Rico, Bolivie – 2014

Les maisons colorées de la vieille ville, Potosi, Bolivie – 2014

Colegio Santa Rosa, Potosi, Bolivie – 2014

Boutique de rue, Potosi, Bolivie – 2014

La ferveur religieuse s’exprime quotidiennement en Bolivie, aujourd’hui, c’est une procession pour célébrer le Señor de la Vera Cruz, le saint patron de Potosi, qui va avoir lieu. Et voici l’autel, dressé au milieu de la rue, où doit s’achever la procession.

Arrivée de la procession pour le Señor de la Vera Cruz, Potosi, Bolivie – 2014

Prochaine étape, Tupiza, avant de descendre vers le sud Lipez et la région des Salars.

A bientôt
Christophe

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